Sous le règne des Princes d’Orange, les Tallardiens descendirent dans la vallée et élevèrent une tour en bois en haut d'une butte, tour de défense, sous laquelle la population se réfugia peu à peu, pour se protéger mais aussi pour le côté pratique vis-à-vis du commerce. Ce sera plus tard l’emplacement du château. Les Princes d’Orange accordent une Charte de Liberté aux Tallardiens en 1209. Arnaud de Trian (1280-1350) fut le premier seigneur de Tallard. Il va créer une imposante forteresse, avec l’édifice préexistant à savoir le corps de logis seigneurial flanqué de tours notamment du donjon. Sa petite-fille Anne de Trian, seule héritière, épousa en 1375 Antoine de Sassenage. Leur fille, Françoise, épousera en 1439 Antoine de Clermont, issu d'une grande famille du Dauphiné. Héritier du château, Bernardin de Clermont, qui épousa une riche héritière Anne de Husson Tonnerre en 1496, va agrandir le château en y ajoutant la salle des corps de garde, la chapelle seigneuriale, le châtelet d’entrée et les écuries qu’il va faire construire en dehors du château par manque de place. Pendant les Guerres de Religion, les Clermont s’exilent ; le château est mis sous la gouvernance de Bonne d’Auriac. En 1600, Bonne d’Auriac racheta le château, puis son fils Camille d’Hostun, héritier par sa mère, va en être le nouveau propriétaire. Maréchal de France sous Louis XIV, il n’est pas souvent présent au château. En 1692, le Duc de Savoie, ennemi de Louis XIV, attaqua le château et le village; le château va être quasiment détruit et sera laissé à l’abandon jusqu’en 1897, où Joseph Roman, un historien archéologue, le racheta. Il va poser une toiture d'appoint sur la salle du corps de gardes afin d'éviter qu’elle ne s’abime, et va reboiser le parc. En 1927, Blanche de Clermont Tonnerre, qui passait dans les Alpes, apprend que ce château appartenait à ses aïeux, le racheta. Elle s’installe à Tallard avec sa petite nièce, Marie-Christine de Bourbon Sicile. Le château est racheté par la commune en 1957 et entreprend sa restauration.
Éléments protégés MH: la chapelle et les ruines du château : classement par arrêté du 3 juillet 1969.
château de Tallard 05130 Tallard
Téléphone : 04 92 54 10 14
Château de Picomtal
Le château a été bâti par les Embrun, qui ont été chassés de la ville par une révolution municipale de Châteauroux vers l'an 1080, ils se sont retirés dans la partie basse de la paroisse de Saint Jean, où ils bâtirent un donjon de bois, fondant ainsi la seigneurie des Crottes. Au XIIIe, le donjon de bois a été remplacé par un donjon de pierre, tour Sud-Ouest du château actuel et dite Tour Boniface. En prenant comme point de départ le donjon du XIIe, les Embrun ont ensuite au XIVe, bâti un château carré de quatre tours. En 1507, Martin de la Vilette, qui avait hérité des Embrun, a remanié le château. L'aménagement intérieur, les plafonds à la française doivent dater de la fin du XVIe siècle. Le château compte une tour du XIIIe, un bâtiment du XIVe auxquels ont été accolés un autre bâtiment et deux tours au début du XVIe siècle. Les murs de soutènement de la terrasse sont du XVIe siècle, ainsi que l'emplacement du jardin. En août 1692, les troupes du duc de Savoie ont brûlé une partie du chateau. Le château a successivement appartenu aux familles Embrun, la Vilette, Rame et de Ravel. C'est l'abbé de Ravel qui a fait construire, accolée à la tour Nord-Est, la chapelle devenue par la suite une grange. Les héritiers de l'abbé de Ravel cédèrent en 1769 le domaine de Picomtal et la seigneurie des Crottes, à Joseph Cellon, bourgeois d'Embrun, ancien officier d'infanterie coloniale. En 1792, sans doute à sa mort, il est acquis par Jean-François Cressy, ci-devant Bailli royal d'Embrun et reconverti en commissaire des guerres du gouvernement révolutionnaire. Vendus en adjudication publique en 1876, le château et ses terres devinrent alors la propriété de Mr Joseph Roman, qui procéda à d'importants travaux et lui donna son apparence actuelle. Après sa mort en 1924, le château est resté dans la famille Roman d'Amat, ses héritiers, jusqu'en 1998. L'édifice fut racheté par Jacques et Sharon Peureux, qui procédèrent à la dernière restauration de 1999 à 2003.
Éléments protégés MH: le château, ainsi que la terrasse et l'ancien jardin : inscription par arrêté du 1er février 1989.
château Picomtal 05200 Crots
Téléphone : 04 92 43 07 77
Château de Montmaur
Le château se dresse au pied du Massif d’Aurouze. Sa construction débute au XIVe siècle, son aménagement et sa décoration s’étalent sur quatre siècles, au cours desquels les familles Aix-Artaud, Montauban, Flotte, Agoult vont laisser leurs empreintes. S’il subit des transformations dont les plus importantes sont la construction de ses tours rondes en 1590 et la disparition de deux étages suite à deux incendies au XVIIe et XVIIIe siècles, ses grandes salles d’apparat ont conservé leurs plafonds à la française ainsi que de monumentales cheminées en gypse. On y trouve aussi des décors peints dont les plus anciens datent de la Renaissance ainsi que des portes entièrement sculptées. Ses jardins ont été aménagés au XIXe siècle et le domaine conserve une très belle calade (cour pavée) encadrée par les anciens bâtiments fermiers. L’histoire préservera ce monument de ses aléas notamment lors de la Révolution. A partir du XIXe siècle, il deviendra la propriété privée de différentes familles parmi lesquelles d’illustres personnages comme Xavier Blanc avocat et politicien Haut-Alpin, membre fondateur du Club Alpin Français, qui redonnera, par les aménagements qu’il fera réaliser, du cachet au château. Puis les familles Reynaud-Poncet, qui au début du XXe siècle entretiendront le domaine fermier et poursuivront la tradition d’hospitalité en louant à un couple d’Anglais la château qui en feront une pension végétarienne où Jean Giono, entre autres, séjournera. Au début de la deuxième guerre mondiale, Antoine Mauduit loue et poursuit cette tradition d’accueil en créant un centre de repos pour les prisonniers libérés ou évadés et qui deviendra un lieu de résistance avec l’association de plusieurs hommes dont François Mitterand. Le réseau appelé "la Chaine" est crée. Dans les années 1970 le château est racheté par M. et Mme Laurens qui pendant plus de trois décennies vont restaurer les lieux. Ils vont permettre sa protection par son classement au titre des Monuments Historique et l’ouvrir au public à travers des visites, expositions, concerts. En 2006 le monument sera acquis par le Département qui ouvre le lieu au public et permet ainsi à ce haut lieu patrimonial des Hautes-Alpes d'être partager et redecouvert à l'occasion des nombreux rendez-vous culturels proposés chaque été. 'allée qui accueille le visiteur compte un impressionnant cèdre de l'Atlas, un épicéa, des tilleuls, des marronniers et un remarquable houx presque tous plus que centenaires. Ils encadrent une grande vasque de style Médicis. Le parc aménagé au milieu du XIXe siècle forme un balcon d'où la vue s'étend sur toute la plaine de Montmaur. La cour d'honneur est encadrée par les bâtiments fermiers: étable, écurie, grange, four à pain, forge, logis et autres locaux, cette cour a conservé un bel et ancien pavement de galets. Pour en accentuer la profondeur, l'axe de circulation est dessiné suivant des lignes de fuites. La porte d'honneur reprend certaines caractéristiques de l'architecture Renaissance, un fronton brisé supporté par deux pilastres et des bandes de bossages. Une vielle fontaine rafraîchît le coin de cette cour. Le vestibule, doté d’une grande voûte en berceau, permettait aux hôtes de marques à partir de la cour d’honneur d’accéder aux salles d’apparats de cet étage et des étages supérieurs en empruntant le grand escalier. La Licorne médiévale est une statue en gypse et plâtre réalisée en 2007 par l'artiste Frédérique Maillart à l'occasion du Symposium de sculpture à Laragne...
Éléments protégés MH: le château, y compris la terrasse au Sud et la cour intérieure au Nord : classement par arrêté du 13 octobre 1988. château de Montmaur 05400 Montmaur
Téléphone : 04 92 53 88 41
Château de Lesdiguières
Le château fut construit par François de Bonne, Duc de Lesdiguières en 1580, alors qu'il n'était qu'au début de sa longue carrière militaire. Il fut sa première acquisition, construit sur l'emplacement d'une maison-forte familiale. Il fut témoin, sans nul doute de tractations concernant les luttes religieuses qui secouèrent le Dauphiné et des guerres engagées contre le Duc de Savoie. Le château conserva son aspect initial jusqu’en 1692, date à laquelle les mercenaires du Duc de Savoie, dévastèrent toute la région et brulèrent le château de Tallard et de Lesdiguières. En 1789, la révolution entraîna des débordements incroyables. Les tombes furent profanées, les bâtiments dégradés, chacun venait prendre ce qui l'intéressait, au point que les autorités civiles s'en émurent et firent transférés les corps et le mausolée.
Éléments protégés MH : les ruines du château de Lesdiguières : inscription par arrêté du 27 juillet 1978.
château de Lesdiguières 05800 Le Glaizil
Château de Saint-Léger
Maison forte construite au XVe siècle par le seigneur local. L'édifice aurait été restauré et agrandi pour Salomon du Serre, évêque de gap, dont les armes accompagnées de la date 1612 ornent le portail de la cour (adjonction d'une enceinte et de tours d'angle et agrémentée d'un jardin clos). Le corps de logis, dont les fenêtres étaient à meneaux et croisillons, a été entièrement réaménagé en 1877 pour la famille Brochier, nouveaux propriétaires du château, inscription 1877 sur le linteau de la porte du corps de logis. Le corps de logis construit en moellon avec chaîne en pierre de taille est couvert d'un toit à deux croupes ; ses façades sont ordonnancées ; les deux tours circulaires qui le cantonnent au nord sont en moellon sans chaîne en pierre de taille ; les communs, les tours d'enceinte et le mur d'enceinte sont en moellon sans chaîne en pierre de taille ; les tours d'enceintes qui abritent le colombier, le fournil et la forge sont couvertes de flèches polygonales en ardoise ; le bâtiment agricole est couvert d'un toit à longs pans, le logement d'un toit à croupe. On peut voir sur le portail de la cour les armes de Salomon du serre et sur la façade du corps de logis les armes fantaisies de la famille Brochier.
Éléments protégés MH: les façades et les toitures de l'ensemble des bâtiments ; le mur d'enceinte avec son portail et ses portes ; les tours nord-ouest et sud-ouest ; la cour avec sa fontaine ; l'ancien jardin avec son mur de clôture et les degrés de l'escalier y descendant : inscription par arrêté du 13 janvier 1997.
château de Saint Léger les Mélèzes 05260 Saint-Léger-les-Mélèzes
Château de Laragne
Construction du château commencée vers 1609. Elle s'échelonne sur près de trente ans. Chantier confié à Guillaume Le Moyne, qui intervient également sur la restauration du château de Vizille. Le château, sur la place des Aires, fut construit pour Gaspard de Perrinet seigneur de Laragne. Vaste demeure dont les principaux attraits étaient ses jardins et la longue galerie du dernier étage, décorée de gypseries dont d'importants vestiges subsistent encore de nos jours. Déserté après la révocation de l'Édit de Nantes, le château connût une période d'abandon, avant d'être morcellé en habitations particulières. La commune les achète depuis quelques années et une réhabilitation complète pourrait alors être envisagée. Actuellement, on visite uniquement une de ses splendides caves voûtées, anciennement la boulangerie, aujourd'hui transformée en musée retraçant l’histoire du village ainsi que des expositions temporaires.
Éléments protégés MH: le château de Perrinet, ainsi que son ancien portail (non cadastré, domaine public) : inscription par arrêté du 2 août 1996.
château de Perrinet, Cour du château, 05300 Laragne-Montéglin
Téléphone : 04 92 65 11 90