Le fort d'Ambleteuse, aussi appelé fort Vauban ou fort Mahon, est un fort situé sur le littoral de la commune d’Ambleteuse dans le Pas-de-Calais en France à l'entrée de l'estuaire de la Slack. Il a été construit par Vauban sur ordre de Louis XIV pour défendre un port de guerre.
Le fort d'Ambleteuse, aussi appelé fort Vauban ou fort Mahon, est un fort situé sur le littoral de la commune d’Ambleteuse dans le Pas-de-Calais en France à l'entrée de l'estuaire de la Slack. Il a été construit par Vauban sur ordre de Louis XIV pour défendre un port de guerre. Il est nommé tour d'Ambleteuse dans les documents officiels jusqu'au cadastre napoléonien de 1803. Le nom de fort Mahon, dû certainement à une erreur administrative de transcription, n'apparaît qu'en 1840. Il sera ensuite désigné sous le nom de Fort Vauban ou Vieux Fort. Le nom de fort d'Ambleteuse n'apparaît qu'en 1967 quand le docteur Méreau crée l'association des Amis du Fort d'Ambleteuse déclarée au Journal officiel du 8 juin 1967. Il peut être considéré comme le créateur de ce nom. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a survécu au bombardement en tapis de la région.Histoire
Le fort d'Ambleteuse a été construit à la fin du XVIIe siècle, en 1680, à l'embouchure de la Slack. Il s’agit d’une construction de Vauban.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort était utilisé pour emprisonner des travailleurs forcés étrangers[2].
Le fort est parfois cerné par la mer à grande marée haute et accessible à pied à marée basse. C’est le seul fort du littoral qui ait été préservé, grâce aux restaurations promues par le docteur Jacques Méreau et le géologue Destombes qui ont créé à cet effet, avec une équipe de bénévoles, en 1967 l’« Association des amis du fort d'Ambleteuse » qui l'a acheté pour le franc symbolique.
Seul fort en mer encore debout de Cherbourg à la frontière belge, c'est aussi un très rare exemple de monument historique de cette importance, propriété d'une association qui assume seule le fonctionnement et les charges.
Depuis il a été restauré, aménagé et ouvert au public. Les restaurations ont été menées en trois grands chantiers : le rempart pris en charge par l’État ; les bâtiments annexes restaurés avec l'aide de l’État, du conseil général du Pas-de-Calais, du Crédit agricole, de la commune et de l'association propriétaire ; en 2010, une série de chantiers sur l'ensemble des bâtiments dont la grande toiture, entrepris avec la participation de l’État, et les aides du Crédit agricole et de la Fondation du patrimoine.
Le fort a été classé monument historique le [1]. L'arrêté précise : fort d'Ambleteuse aussi appelé parfois fort Mahon. De là vient l'appellation erronée qui circule de temps en temps. L'association propriétaire s'en tient au nom officiel de fort d'Ambleteuse.Architecture
Le fort d'Ambleteuse est composé d'une tour d'artillerie protégée, côté mer, par une terrasse bordée d'un rempart en fer à cheval. Effondré par l'explosion de deux mines marines en 1945, ce rempart a été restauré dans sa forme d'origine avec ses créneaux. À l'arrière, se trouve la place d'armes fermée par un mur à redan (pointe orientée vers l'extérieur). Dans la cour, la casemate allemande. On accède à l'intérieur par le corps de garde (accueil et billetterie). La tour recèle une casemate annulaire, coupée en deux dans sa hauteur par une dalle en béton coulée par les Allemands, qui ont aménagé en dessous des salles maintenant transformées en lieux d'exposition. Six plans-reliefs exposés expliquent l'histoire d'Ambleteuse, de la citadelle anglaise d'Henri VIII à la station balnéaire. Une table d'orientation se trouve au sommet de la tour, de laquelle on a une vue sur le détroit.
Le fort est ouvert à la visite chaque dimanche, de Pâques à la Toussaint.
Découvrez une autre face de l'Histoire en vous plongeant dans le quotidien des troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Musée du Mur de l'Atlantique vous immerge dans l'un des 4 bunkers de la Batterie Todt. Avec une visite autonome d'environ 1 heure, ce site historique vous livre les secrets de l'une des 7 plus grosses constructions de l'armée allemande. Construite non loin du Cap Griz-Nez et pointant vers l'Angleterre, la Kriegsmarine disposait alors d'un emplacement stratégique : une distance de 29 kms sépare le Griz-Nez de Douvre.
La batterie Todt est une batterie d'artillerie côtière allemande de la Seconde Guerre mondiale située dans le hameau d'Haringzelles, commune d'Audinghen, dans la partie sud du cap Gris-Nez. Wikipédia
Niché dans la charmante commune d’Ambleteuse, non loin de Boulogne-sur-Mer, le Musée 39-45 offre aux visiteurs un plongeon fascinant dans l’époque tumultueuse que fut la Seconde Guerre mondiale. Ce musée captivant vous invite à découvrir une collection impressionnante d’objets et de documents retraçant les années sombres, témoignant des événements qui ont façonné l’histoire moderne de l’Europe.
Ambleteuse, comme de nombreuses cités de la Côte d’Opale, a été un lieu stratégique pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment en raison de sa proximité avec l’Angleterre. Cette région est encore parsemée de fortifications allemandes qui faisaient partie du Mur de l’Atlantique.
Les origines du Musée 39-45Comme beaucoup de musées privés, le Musée 39-45 a vu le jour grâce à la passion et à la détermination de deux passionnés d’histoire locale et collectionneurs, désireux de préserver et de transmettre le souvenir des événements de la Seconde Guerre mondiale. Il a fallu plus de 40 années de recherche et de voyages à Denis Barbe et Christophe Deschodt pour réunir ces milliers d’objets du monde entier, dont certains sont très rares, voire uniques. Un travail de titan !Et ainsi, en 1989, le Musée 39-45 a ouvert ses portes dans un bâtiment spécialement aménagé pour accueillir cette incroyable collection, unique en France.
Au fil des années, la collection continue de s’enrichir. Les éléments visibles ne représentent qu’une partie du patrimoine du musée, les réserves conséquentes permettent à ses deux créateurs de présenter de nouveaux objets à chaque nouvelle saison.
Les collections du Musée 39-45
Le Musée 39-45 d’Ambleteuse se distingue réellement par l’étendue et la diversité de ses collections. Je n’avais encore jamais vu ailleurs une telle variété, une telle volonté d’exhaustivité. Le musée vous propose sur 800 m2 une visite complète du dernier conflit mondial, de la campagne de Pologne à la capitulation du Japon, en passant par la Campagne de France et celle d’ Angleterre, la Guerre en Afrique, en URSS, la bataille de Normandie, la Guerre d’Italie, I’offensive des Ardennes, la Guerre dans le Pacifique…
À travers une douzaine desalles, le musée expose une vaste gamme d’objets, de documents d’archives, d’uniformes et d’armes, tous soigneusement conservés et présentés le long d’un parcours chronologique et thématique. Les pièces exposées couvrent tous les aspects de la guerre, jusqu’à la Libération.
Le musée fait un effort particulier pour replacer les objets exposés dans leur contexte, en fournissant des explications détaillées sur leur origine, leur fonction et l’histoire des personnes qui les ont utilisés.
Les cartons explicatifs sont clairs et bien documentés.
Les visiteurs peuvent découvrir des pièces rares comme des équipements utilisés par les différentes armées impliquées, des affiches de propagande de l’époque, et même des éléments personnels ayant appartenu aux soldats et aux civils. Chaque objet raconte une histoire, qu’il s’agisse d’un casque éraflé par des éclats d’obus ou d’un étui à cigarettes découpé et gravé par un soldat.
Le Musée 39-45 ne se contente pas de présenter des objets, il s’efforce également de créer une expérience immersive pour les visiteurs. Une centaine de mannequins mis en situation dans des décors fidèlement reconstitués montre à la fois l’équipement militaire, mais aussi la vie quotidienne des soldats qu’ils soient alliés ou Allemands. Chaque scène regorge de détails.
Il y a des uniformes que l’on voit rarement… et que je n’avais jamais vu ailleurs. Un exemple frappant : le Brigadier-chef du 2e régiment de spahis algériens, avec sa cape. Ce régiment a vaillamment combattu des chars allemands dans les Ardennes en mai 1940, puis a participé, à partir d’août 1944, aux campagnes de France et d’Allemagne.
On remarque aussi I’uniforme que portait le général Moulin, dont l’unité a été anéantie en mai 1940 près de Cambrai, l’uniforme d’un soldat écossais du régiment « Cameron », le seul qui ait combattu en kilt pendant la Campagne de France en 1940, celui d’un officier supérieur des cosaques du Don coiffé de la traditionnelle Schapska en astrakan, celui d’un pilote de la France libre ayant appartenu à I’escadrille Normandie-Niemen…Gurkha des troupes coloniales britanniques, Marine américain de la bataille de Guadalcanal, Sous-officier allemand de I’Afrika Korps, soldat italien de la bataille d’EI Alamein, soldat japonais de la Campagne de Birmanie, Sous-officier polonais de Monte Cassino…
Le musée aborde même (encore une rareté) la Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme, un régiment de la Wehrmacht composée de Français ayant choisi de se battre aux côtés des Allemands, contre les Russes.Mais le Musée 39-45 ne se limite pas aux aspects militaires du conflit. Il présente également des objets du quotidien, des affiches de propagande, des journaux d’époque et des témoignages poignants, permettant de mieux comprendre l’impact de la guerre sur les populations civiles.Le musée n’oublie pas, bien sûr, les Résistants français et leur patient combat de l’ombre. Là encore, on trouve des pièces rares, telle une boucle de ceinturon de I’armée allemande sur laquelle un FFL a soudé une croix de Lorraine ou encore ce minuscule petit cercueil que la Résistance envoyait aux « collabos » pour leur signifier leur arrêt de mort.
Une vitrine est consacrée au sergent Romain Duquesnoy, un membre de la 2e Division blindée du Général Leclerc, qui s’est battu en Alsace en décembre 1944, puis en Allemagne à partir d’avril 1945. La 12e compagnie de la 2e DB a été la première à atteindre le Berghof (la résidence d’Hitler dans les Alpes Bavaroises), devançant les parachutistes américains de la 101e Airborne. Romain Duquesnoy en a ramené plusieurs souvenirs : un diplôme de citoyen d’honneur offert à Hitler avant la guerre, une carte de visite de Martin Borman (chef du parti nazi), une dague de SA, un fragment de drap de SS, une chemise d’Herman Goering…
On peut même trouver dans le musée une rue de Paris reconstituée sous l’occupation avec trois boutiques spécialisées : un magasin réservé à l’occupant allemand (qui fournissait insignes, uniformes, mais aussi objets de la vie quotidienne) ; un bazar d’alimentation où l’on retrouve, outre les tickets de rationnement, tous les produits de substitution de l’époque et de la propagande vichyste ; et un magasin pour dames, où les femmes pouvaient se procurer des chaussures avec des semelles en bois articulé…
Parmi les dernières scènes reconstituées figure évidemment, dans une scène saisissante, le Débarquement de Normandie en juin 1944, avec les Alliés d’un côté et les Allemands dans leur bunker de l’autre. On remarque (avec le béret vert) le rare uniforme d’un soldat français du célèbre commando Kieffer, dont les 177 hommes participèrent au Débarquement.A la fin de la visite, la projection d’un film d’archives, dans une petite salle de cinéma, vous fait revivre durant 30 minutes le débarquement en Normandie et la libération de Paris. Jetez un œil dans le cinéma, car il a été créé dans le style des années 1940 avec des sièges d’époque et il expose un grand nombre d’accessoires de films de guerre (armes, costumes et accessoires de films tels que « Il faut sauver le soldat Ryan » et « Black Hawk Down »).Les enfants peuvent obtenir un questionnaire pédagogique, sorte de jeu de piste au travers duquel ils doivent trouver les réponses en regardant attentivement les vitrines ou en lisant les panneaux explicatifs.À l’extérieur, vous pouvez approcher un char Sherman américain de 30 tonnes nommé « Jean Bart », un canon américain de 105 mm, un canon allemand de 88 mm pour la DCA, une mine marine, une bombe volante V1 et une guérite allemande en béton provenant du Cap Griz-Nez.
Juste à côté de l’accueil, une boutique propose de nombreux livres, des souvenirs, des répliques de médailles, des cartes postales et même du surplus militaire (blousons, treillis, ponchos, duvets, housses, pulls de différentes nationalités).Le Musée 39-45 organise régulièrement des événements spéciaux, tels que des reconstitutions historiques. Ainsi, au moins de juillet, l’association « Deeds, not words! » recréé un camp militaire américain de la Seconde Guerre mondiale avec une tente médicale, des véhicules, des passionnés vêtus d’uniformes et de nombreuses animations.Le musée est accessible aux personnes à mobilité réduites. Vous pouvez garer votre voiture sur le parking du musée. Un arrêt de bus est situé à 1mn du musée (ligne 427, arrêt « Stade », depuis Boulogne-sur-Mer ou Calais).
INFORMATIONS PRATIQUES Adresse : 2, rue des Garennes 62164 Ambleteuse Horaires : tous les jours, du 1er février au 11 novembre, de 10h à 18h (18h30 en juillet et août). Tarifs : 8,90€ par adulte et 5,90€ par enfant (6 à 14 ans).
Le beffroi de Bailleul est situé dans le département du Nord à Bailleul il mesure 62 mètres. Il fait également partie de la liste des 23 beffrois français admis au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco en 2005.
Le beffroi de Bailleul est situé dans le département du Nord à Bailleul il mesure 62 mètres. Il fait également partie de la liste des 23 beffrois français admis au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco en 2005.
Le beffroi de Bailleul est situé dans le département du Nord à Bailleul il mesure 62 mètres. Il fait également partie de la liste des 23 beffrois français admis au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco en 2005.
À l'origine le beffroi était une tour en bois qui servait d'abord à faire la guerre puis comme tour de guet.
Au XIIIe siècle il fut édifié en pierre dont seule la salle gothique existe encore actuellement. Il fut détruit de nombreuses fois à cause des guerres et d'incendies et fut reconstruit à chaque fois. Sa dernière reconstruction date de 1932 après la Première Guerre mondiale par Louis Marie Cordonnier qui garda la façade austère qu'elle possédait avant la guerre.
Le beffroi et l'hôtel de ville avant la guerre 14-18
Le beffroi du XVe siècle avec son hôtel de ville du XVIe siècle et l'église gothique Saint-Vaast derrière formait un très bel ensemble, comme on peut encore en voir à Furnes ou à Ypres de l'autre côté de la frontière.
L'hôtel de ville fut rebâti presque entièrement au XVIe siècle (1) et plus précisément dans la première moitié du XVIe (2) et restauré après l'incendie de 1681 (2). Il se caractérisait par ses fenêtres rectangulaires ou surbaissées à croisées de pierre des XVe et XVIe siècles (3) au rez-de-chaussée, la répartition irrégulière des ouvertures, l'association pierre/briques rouges/grès, ses lucarnes flamandes à croupe, ses tourelles en encorbellement aux deux extrémités de la façade et sa bretèche datée de 1565 (1), placée au milieu de la moitié gauche de la façade. Il avait gardé intérieurement au rez-de-chaussée, selon Ficheroulle (4), des voûtes et des colonnes du XIIIe siècle.
Le beffroi et la tour de St-Vaast en 1887 (Dehaisnes).Le soubassement du beffroi (XIIIe siècle).
À sa gauche lui était accolé le beffroi, entièrement en grès d'Artois. Celui-ci constituait un bâtiment jointif mais nettement distinct par la couleur, les matériaux, l'aspect plus austère et l'ancienneté.
Le beffroi, de plan carré, datait du XVe siècle, probablement après l'incendie de 1436, sauf le rez-de-chaussée, plus ancien, du XIIIe siècle (5). Celui-ci présentait en façade des arcs en tiers point, des corbeaux en grès représentant des têtes d'hommes et intérieurement une salle à pilier de grès soutenant quatre voûtes gothiques (5).
Des 6 fenêtres qui perçaient 2 à 2 les étages, les 2 du bas avaient perdu leurs croisées de pierre.
Beffroi et hôtel de ville de Bailleul avant 1885 (Bibliothèque Municipale de Lille Portefeuille 69,35 Lambert 1885).
Son couronnement à arcades ogivales en pierres blanches, imité de celui de la tour gothique de Saint-Vaast (5) qui se profilait juste à sa gauche, et les 4 cordons de grès horizontaux placés irrégulièrement sur sa façade accentuaient son caractère massif et puissant. Le rétrécissement du beffroi par la gauche à partir du dernier étage et sa flèche du XVIIe siècle (5) ajoutaient à son charme et à son pittoresque.
Contre le beffroi, à gauche, à l'entrée d'une ruelle, était venue s'appuyer une petite maison qui, comme un repoussoir, participait à la mise en valeur du transept, surmonté de la tour de croisée gothique de l'église Saint-Vaast, qui, placé dans l'axe de la ruelle, fermait la perspective. Ce magnifique effet scénographique, qui n'est pas passé inaperçu des photographes (6) a de tous temps attiré les artistes.
Au XVIe siècle, cet ensemble extrêmement pittoresque et unique en Flandre (tant française que belge) a séduit le peintre Jacob Savery le Jeune qui l'a représenté librement dans le tableau : Vie flamande un jour de fête (Musée B. Depuydt à Bailleul), qui montrerait l'état de Bailleul à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle (7). Ce tableau est en fait la copie exacte du tableau de Jacob Savery l'Ancien : Kermesse villageoise (Paris De Jonckheere) dont Jan Briels (8) a révélé qu'elle est une imitation de Kermesse villageoise réalisée en 1586 par Hans Bol (Musée de Dresde) (9). On notera que le titre donné par le Musée de Dresde évoque un château (Schloss), ce à quoi peut faire penser la tour fortifiée de l'hôtel de ville de Bailleul, dans un lieu appelé « Schelle Belle », Belle étant le nom de Bailleul en néerlandais (Bailleul fut néerlandophone jusqu'au XIXe siècle).Sur le tableau de Hans Bol, le cadre architectural, qui a été interprété et transformé par Savery, apparaît encore beaucoup plus proche de celui de Bailleul d'avant 1914 : la topographie est la même : le « château » et l'église « sont placés parallèlement au plan de l'image » (8), on retrouve la rue qui longe l'hôtel de ville et mène au transept de Saint-Vaast. Le beffroi est frappant de similitude : on reconnaît aisément la flèche, les trois séries de fenêtres et on retrouve, transformée, la série d'arcatures répondant à celle de l'église ainsi que l'ébauche des 4 tourelles en encorbellement.
Pour l'hôtel de ville, de couleur rouge, on retrouve le même matériau : la brique rouge, les deux tourelles en encorbellement, les entrées et fenêtres du rez-de-chaussée ; l'étage étant encore dans le même style que le rez-de-chaussée avec des fenêtres à croisées de pierre, c'est-à-dire comme il était avant d'être transformé. Si l'on en croit Ficheroulle (4), l'hôtel de ville fut victime d'incendies en 1503, 1558 et 1681. Le tableau ayant été réalisé entre 1582 et 1586, c'est l'incendie de 1681 qui a entraîné une modification du premier étage et en particulier l'agrandissement et la transformation des fenêtres. Une seule chose est différente : le quart gauche de la façade de l'hôtel de ville jusqu'à la bretèche est rendu dans le même matériau que le beffroi et avec des créneaux.
Les nombreuses copies du tableau de Hans Bol, plus ou moins fidèles, montrent le succès de cette œuvre, dû à son propre talent (Hans Bol est un paysagiste renommé du XVIe siècle (10)) mais aussi à son choix de composer une œuvre d'imagination à partir d'un site exceptionnel qu'il a magnifié et immortalisé.
Pour satisfaire une très large clientèle, on a créé une gravure, qui dérive, avec des variations, du tableau de Savery et le reprend à l'envers : un exemplaire se trouve au Rijksmuseum d'Amsterdam (11), daté de 1648 et/ou après 1664-1699, gravé à Amsterdam avec les noms d'artistes mentionnés : Hendrick Hondius, Hans Bol, Rombouts van der Hoeye et Seger Tilemans et l'inscription : « Schelle-Belle sive(ou) Belliacum (dérivé latin de Belle : Bailleul en néerlandais) in Flandria ». Cette gravure contribua à diffuser largement l'image de la grand-place de Bailleul et en particulier de son hôtel de ville et de son beffroi dans tous les anciens Pays-Bas, c'est-à-dire les Pays-Bas actuels (NL), la Belgique, l'actuel département du Nord et la partie artésienne du Pas-de-Calais.
La notoriété de Bailleul ira en diminuant, mais des artistes peintres à succès continueront à être charmés par ce site architectural remarquable : l'un d'entre eux fut Eugène Galien-Laloue (1844-1941), qui à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe représenta : Scène de marché à Bailleul (12), avec une grand-place très colorée centrée sur le beffroi, l'église Saint-Vaast se profilant à l'arrière.Le classement du beffroi (1875) et le déclassement de 1889
Le beffroi de Bailleul (mais pas l'hôtel de ville du XVIe siècle) a été classé Monument Historique en 1875 (13). Un classement aussi ancien prouve qu'il s'agissait de la crème de la crème des monuments (il y avait 12 M.H. pour tout le département du Nord). Maintenant qu'il était classé, l'avenir semblait se présenter sous les meilleurs auspices pour le beffroi de Bailleul.
Mais en 1889, en événement peu spectaculaire mais dramatique est arrivé : le beffroi a disparu de la liste des M.H. (14): il a été radié, victime de ce qu'au XXe siècle on appellera « déclassement ».
La ville de Bailleul considérait que le classement M.H., entraînant des obligations (en particulier demande d'autorisation pour la moindre transformation, recours à des entreprises spécialisées donc plus chères) présentait plus d'inconvénients que d'avantages (subventions, notoriété, pérennité du monument garantie) et était une charge inutile. Elle demanda donc et obtint du Service des Monuments Historiques son déclassement. L'État ainsi se déjugeait et autorisait par avance toutes les transformations et même éventuellement la destruction par la ville et la disparition définitive de ce monument remarquable. Ce déclassement funeste, qui signifiait un abandon complet par l'État, aura des conséquences terribles.
Ce déclassement ne fut pas un acte isolé, mais il s'inscrit dans un mouvement d'ensemble. Toutes les villes du Nord-Pas-de-Calais (sauf Arras) qui ont eu leur beffroi (ou hôtel de ville) classé M.H. endommagé lors de la Première ou Seconde Guerre mondiale ont demandé son déclassement pour échapper aux obligations inhérentes à un classement M.H., en particulier l'obligation de le restaurer ou de le reconstruire dans son état d'origine d'avant-guerre, avoir l'autorisation d'achever de le détruire et pouvoir le reconstruire à leur goût et à moindre coût. L'État a accordé tous ces déclassements avec complaisance, renonçant à son devoir de conserver les M.H., ce qui a permis au Service des M.H. d'être dégagé de son obligation de participer à 50 % des dépenses de reconstruction, ce qui constituait une belle économie, mais ce qui a entraîné une perte considérable du patrimoine architectural du Nord-Pas-de-Calais :
Bergues : beffroi (XIVe – XVIe siècle) : classé en 1840 (15), détruit en 1944 par les Allemands, déclassé en 1954 (16) ;
Comines : beffroi (XIVe – XVIIe siècle) : classé en 1862 (15), détruit par les Allemands en 1914-18, déclassé en 1922 (17) ;
Orchies : beffroi et hôtel de ville (XVIIe siècle) : classés en 1910 (15), détruits par les Allemands en 1914-18, déclassés en 1926 (18).
L'hôtel de ville de Cassel (XVIe – XVIIe siècle) est un cas particulier. Classé M.H. en 1862 (15), détruit en 1940-44, il ne fut pas traité comme un M.H. après-guerre et fut remplacé par un bâtiment utilitaire, conçu par la ville (19), sans avoir été déclassé.
On citera pour mémoire le cas extraordinaire du beffroi de Calais (XVIe siècle) de style Tudor, détruit en 1940-44, auquel Millin (20), dès 1790, accorde une page de description et une gravure pleine page en hors texte et dont la ville de Calais a toujours refusé le classement avant sa destruction, sachant pouvoir compter sur la complaisance du Service des M.H.
La destruction du beffroi et de l'hôtel de ville
La guerre 14-18 provoqua la destruction de Bailleul et en particulier de ses deux principaux monuments : l'église St-Vaast, « superbe hallekerk » (21) gothique, non classée M.H., et l'hôtel de ville avec le beffroi, tous à l'état de ruines. Au lieu de protéger et sauvegarder les ruines qui pouvaient servir de base à une reconstruction, comme on l'a fait partout en Belgique voisine pour tous les monuments remarquables (22), les Reconstructeurs, qui avaient peu de considération pour les monuments anciens de Bailleul, se dépêchèrent d'araser totalement les murs de l'hôtel de ville du XVIe siècle dont il restait le rez-de-chaussée (23) et de l'église gothique St-Vaast, y compris le portail roman (le dernier du département) à trois voussures réapparu à la suite de travaux en 1895, unique en son genre (24), qui était en instance de classement M.H. (25). Ils le firent sauter à la dynamite (26), sans même avoir pensé à le déplacer ou à l'offrir à un musée (les musées américains comme le Metropolitan Museum-The Cloisters en sont très friands) ni même à en prendre une photographie.
Pour ce qui est du beffroi, dont la silhouette se dressait encore dans le ciel avec le rez-de-chaussée et une partie du premier étage, ils ne gardèrent que le rez-de-chaussée, c'est-à-dire le soubassement du beffroi, du XIIIe siècle (27). La ruine, informe, au lieu d'être conservée et stabilisée, comme pour les halles d'Ypres, en Belgique, du XIIIe siècle, distantes de 20 km (28), fut réduite en façade à un mur rectangulaire et les murs des côtés furent arasés à la même hauteur, comme on peut le voir sur les cartes postales (27). Le second projet de reconstruction, celui de 1929, de Cordonnier (avec les architectes Dupire, Roussel et Barbotin) se verra d'ailleurs imposer le rehaussement des parties subsistantes de 0,82 m (29).
L'énorme masse de briques, de pierres et de blocs de grès qui résulta des destructions de l'église Saint-Vaast et de l'hôtel de ville et du beffroi fut récupérée et utilisée non pas à la restauration des monuments anciens mais à la construction en style gothique d'une fausse ruine très volumineuse, le monument aux morts, commémoratif de la destruction de Bailleul, de Jacques Barbotin, inauguré en 1925 (30).
À noter que le vandalisme de la part des Reconstructeurs après 14-18 fut assez courant dans la région et resta totalement impuni :
à Comines : les Reconstructeurs anéantirent la tour du château de Comines (31), classée M.H.(32), qui avait échappé à la guerre de 14-18, et ce qui subsistait du beffroi, classé M.H. (33) pour obtenir son déclassement et pouvoir ainsi le reconstruire à un autre emplacement ;
à Béthune : ils détruisirent une remarquable maison gothico-renaissance (l'Hôtel du Nord) (34), classée M.H. en 1910 (35), un des derniers témoins de l'architecture flamande dans la région, qui avait miraculeusement échappé à la guerre de 14-18.
À la fin de la guerre, le Service des M.H., apprenant que les Reconstructeurs avaient planifié de faire table rase de toutes les constructions et murs qui restaient debout à Bailleul pour construire une ville intégralement neuve et de ne conserver absolument aucun vestige de Bailleul d'avant 1914 — sauf le Présidial de style classique français du XVIIIe siècle (36) —, voulut sauvegarder deux vestiges d'avant le XVIIIe siècle en les classant M.H. : la porte romane de l'église St-Vaast (sans l'église gothique) et le beffroi (sans l'hôtel de ville du XVIe siècle) furent donc mis en cours de classement M.H. dès 1919 (25), ce que les Reconstructeurs ne pouvaient ignorer.Mais l'architecte Louis Marie Cordonnier qui était chargé par le gouvernement de la reconstruction de la vallée de la Lys (37) s'était vu confier dès 1919 (avec Stanislas-Marie Cordonnier) par la coopérative de reconstruction de Bailleul la reconstruction de l'église St-Vaast et de l'hôtel de ville avec le beffroi (38) et il considérait que l'un et l'autre lui revenaient de droit.Pour l'église St-Vaast, les Reconstructeurs ont considéré que la conservation in situ du portail roman en instance de classement M.H. était incompatible avec la construction de la nouvelle église, dont Louis Marie et Louis-Stanislas Cordonnier allaient établir les plans (38). C'est pourquoi ils l'ont dynamité (26).À la suite de la destruction du portail roman par les Reconstructeurs, qui ne donna d'ailleurs lieu à aucune réaction de Service des M.H., dont la fonction est la protection et la conservation des M.H. (39), le maire prit peur et pensa que les Reconstructeurs réserveraient au beffroi le même sort qu'au portail roman, l'explosion à la dynamite (26), puisqu'apparemment ils avaient le champ libre. Il accepta donc le classement du beffroi comme M.H. (26). La suite logique devait donc être la reconstruction du beffroi comme cela s'est fait partout en Europe pour les M.H. détruits par la guerre, par exemple à Ypres (Halles du XIIIe siècle) après 1918 (22) ou à Seclin, à 20 km au sud de Lille, (tour de la collégiale St-Piat) (classée le 20-12-1920) (40) après 1944. Comme à Ypres, des monticules de blocs de grès provenant du beffroi attendaient d'être réutilisés. Le classement définitif fut entériné le 11-12-1922 (41) mais il ne s'agissait plus du beffroi mais des « restes du beffroi » (42) : un compromis avait été trouvé entre les différentes parties : l'architecte, la ville et le Service des M.H.: on classait non plus le beffroi mais seulement la petite partie qui en subsistait : le rez-de-chaussée, c'est-à-dire le soubassement et Cordonnier était libre de construire les étages du beffroi comme il le souhaitait et avec des matériaux différents. Ce compromis satisfaisait toutes les parties : la ville de Bailleul, qui avait par le passé montré un attachement très modéré à son beffroi puisqu'elle avait obtenu son déclassement en 1889, le Service des M.H., qui n'aurait plus à subventionner que la restauration d'une toute petite partie du beffroi et l'architecte Cordonnier qui acceptait de garder le rez-de-chaussée du beffroi, mais avait toute liberté pour reconstruire les étages du beffroi à sa façon et avec des matériaux autres que le grès.
Vue partielle du beffroi et de l'hôtel de ville de Bailleul.La reconstruction de l'hôtel de ville et du beffroi
Louis Marie Cordonnier présenta donc son premier projet en 1924 (43). Il ne s'agissait pas de la « reproduction » de l'ancien édifice que souhaitait la municipalité après-guerre (43) mais d'un monument qui s'en inspirait vaguement. Il fut simplifié pour des raisons financières (projet de 1929) (43).
Pour l'hôtel de ville, l'architecte s'est vaguement inspiré de l'édifice qui existait avant-guerre : il a utilisé des briques jaunes et rouges différentes des briques rouges traditionnelles d'origine et a modifié les fenêtres et ouvertures. Il a appliqué à la façade d'avant 1914 les principes de symétrie (ouvertures réorganisées symétriquement et bretèche placée au milieu de la façade) et de monumentalité (bretèche amplifiée par un pignon à pas de moineaux) (43) qui lui ont été enseignés à Paris où il fut formé à l'architecture classique et au style « Beaux-Arts » (44). Ainsi corrigée, la façade a perdu tout son pittoresque d'avant 1914.Concernant le beffroi, on notera que le soubassement du beffroi n'apparaît plus aujourd'hui comme un volume autonome mais comme un pan de mur (en grès) qui est en continuité du rez-de-chaussée de l'hôtel de ville et de son extension à gauche. Visuellement, il n'y a pas de réelle continuité entre le rez-de-chaussée gothique ancien et le reste du beffroi car l'architecte a changé de matériaux et de style et que le rétrécissement de la tour à gauche est passé du 3e au 1er étage, ce qui change la silhouette de l'ensemble et fait apparaître la base du XIIIe siècle comme une pièce étrangère au reste du beffroi.Le beffroi lui-même, construit en briques jaunes au lieu du grès, a été conçu sur un rythme vertical, alors qu'auparavant les lignes dominantes étaient horizontales. L'architecte a conçu des bandes lombardes sur toute la hauteur et transformé les arcades ogivales du couronnement en arcades romanes. Par ailleurs, il a repris la forme de la flèche ancienne en la géométrisant et en la simplifiant fortement.Ce beffroi de style roman répond au style romano-byzantin (45) dans lequel a été reconstruite la tour occidentale de l'église Saint-Vaast, alors qu'avant 1914 le beffroi gothique était en harmonie avec la tour gothique du transept de Saint-Vaast.Mais faire passer les deux monuments emblématiques de Bailleul, le beffroi et l'église Saint-Vaast, du style gothique au style roman, c'était changer totalement son profil de ville et son image de marque. C'était aussi tirer un trait sur l'héritage de la période la plus glorieuse et la plus prospère de son histoire, c'est-à-dire la fin du Moyen Âge, qui a vu l'essor des villes drapières de Flandre tant française que belge : Bailleul, qui « exportait des draps au XIIIe siècle jusqu'en Espagne », Hondschoote, Ypres, Bruges, etc. (46).Curieusement, cette disparition de deux monuments phares de style gothique ne fut pas isolée et elle s'inscrit même dans un large mouvement d'ensemble : dans la région, quantité d'autres monuments gothiques parmi les plus importants, pour la plupart classés M.H., situés sur les grand-places ou éléments essentiels du profil des villes, ont été purement et simplement éliminés au XXe siècle :
Cassel : l'hôtel de ville (XVIe – XVIIe siècle), détruit par les Allemands en 1940-44, classé M.H. en 1862 (15) et complètement ignoré par le Service des M.H. en 1945 et remplacé par un bâtiment purement utilitaire selon les plans choisis par la mairie (19).
Bergues : le beffroi (XIVe – XVIe siècle), chef-d'œuvre du style gothique, « merveille de France » (47), classé en 1840 (15), donc la crème de la crème des monuments français, détruit par les Allemands en 1944, déclassé en 1954 (16), puis reconstruit en style roman (comme le beffroi de Bailleul), à moindre coût et plus petit.
Bergues : clocher de l'église gothique St-Martin, classé M.H. en 1910 (48), détruit par les Allemands en 1940-44 et déclassé en 1954 (16), pour pouvoir être reconstruit différemment
Bourbourg : le chœur de l'église, « monument le plus remarquable du XIIIe siècle conservé dans cette région » (49), classé M.H. le 16-03-1920 (50), détruit en 1940-44 par les Allemands : au début du XXIe siècle, la ville et l'État ont décidé, de façon concertée, après 60 ans de tergiversations, de le restaurer de façon définitive sans reconstruire sa voûte (51).
_ Béthune : l'église St-Vaast, « le chef-d'œuvre des églises-halles de type flamand en Artois », ruinée entre 1914 et 1918, non classée M.H., « elle fut ensuite complètement rasée jusqu'aux fondations » (52) par les Reconstructeurs et reconstruite en style romano-byzantin par l'architecte Louis Marie Cordonnier qui avait été chargé par le gouvernement français de la reconstruction de la Vallée de la Lys (37) et à qui elle revenait de droit.
Béthune : Hôtel du Nord, tardo-gothique, (XVIe siècle), classé M.H. en 1910 (35), détruit par les Reconstructeurs en 1920 (34)
Saint-Omer : abbatiale Saint-Bertin, « la plus grande et l'une des plus belles églises gothiques de l'Artois » (53), classée dès 1840 (tour) (54) donc la crème de la crème des monuments français : 150 ans de dégradations et de refus d'entretien par la ville de Saint-Omer (déjà dénoncés par Victor Hugo) et d'abandon par l'État ont abouti à l'effondrement final de la tour en 1947
Calais : le beffroi, du XVIe siècle, unique en son genre car de style gothique perpendiculaire (55), déjà repéré par Millin en 1790 (56), ne fut jamais classé M.H. Détruit en 1940-44, il ne fut donc pas reconstruit. À noter cependant que ses ruines qui ont été enterrées par les Reconstructeurs ont été inscrites M.H. le 23-05-1951 (57)
Le choix du style roman pour le beffroi de Bailleul est par ailleurs assez paradoxal car il n'a aucun fondement historique et d'autre part les Reconstructeurs n'avaient porté aucun intérêt pour ce style quand ils ont dynamité le portail de St-Vaast qui était lui aussi de style roman (authentique).De façon assez étonnante, et à la différence de ce qui s'est passé partout en Europe, les Reconstructeurs, qui n'avaient aucune empathie pour les monuments authentiques de Bailleul d'avant 1914, ont su imposer leurs vues (58), la ville étant peu exigeante et le Service des M.H. très indulgents même en cas de vandalisme avéré : ils ont choisi de ne pas reconstituer dans leur état d'avant 1914 et ainsi de faire disparaître la quasi-totalité des monuments anciens remarquables antérieurs à l'annexion par Louis XIV (sauf la base du beffroi) qui faisaient la spécificité de Bailleul pour les remplacer par des monuments différents mais qui s'inspirent des styles anciens (néo-roman pour le beffroi, néo-renaissance flamande pour l'hôtel de ville, romano-byzantin pour l'église St-Vaast) tout en étant construits avec des matériaux du XXe siècle.Cette architecture (le plan de l'hôtel de ville date de 1929 et son achèvement de 1932) (43), tournée vers un passé choisi, inventé et faux, se démarque fortement des grandes créations architecturales de l'époque : par exemple l'hôtel de ville d'Hilversum par Dudok (1928-1931) (59) et la Villa Cavrois à Croix, près de Lille, par Mallet-Stevens (1929-1932) (59).