
La folie du roi Charles VI va entraîner l'administration de la France par ses oncles Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne, Jean, duc de Berry et son frère Louis d'Orléans. Il va rapidement naître une grande inimitié entre le duc de Bourgogne et Louis d'Orléans. Le domaine de Philippe le Hardi comprend le duché de Bourgogne et le comté de Flandres. Les villes des Flandres poussent le duc de Bourgogne à un accord avec l'Angleterre d'où viennent les laines nécessaires à leur prospérité. Louis d'Orléans est favorable à une guerre avec le roi d'Angleterre Henry IV. Pour assurer la protection du duché de Valois au nord de Paris, Louis d'Orléans décide de faire bâtir ou de réaménager des places fortes. Ces châteaux (Pierrefonds, La Ferté Milon et Coucy le Château) sont autant de marques d'opposition à la politique souhaitée par le duc de Bourgogne. En 1398 débute les travaux sous la direction de Jean Lenoir architecte royal du baillage de Senlis. L'originalité de ce château vient de sa façade entièrement de niveau. Ce type de façade a été utilisé pour la première fois à la Bastille. Ce plan particulier a fait attribuer le plan de l'ouvrage à Raymond du Temple qui a été l'architecte du duc d'Orléans à Paris. La façade comprend quatre tours: la tour Nord carrée à contreforts diagonaux, les deux tours semi-circulaires à éperons de part et d'autre de l'entrée. Les éperons sont désaxés vers le Nord-Ouest, la tour Sud semi-circulaire avec éperon centré, les tours sont garnies de statues de Preux. Au-dessus de la porte d'entrée principale est placé un chef-d'œuvre de la sculpture parisienne du début du XVe siècle, le bas relief du couronnement de la vierge, de cinq mètres de haut et sept mètres de large. Jean Aubelet, maître général des œuvres du duc Louis d'Orléans, dirige les travaux en 1405. Il est probablement le concepteur du dessin particulier des mâchicoulis. En 1407, Louis d'Orléans est assassiné à Paris sur l'ordre de son cousin, Jean sans Peur, duc de Bourgogne depuis 1404. Les travaux sont arrêtés. En 1592, la tour carrée, les escaliers à vis des tours à éperon centrales et la tour Sud sont éventrés par les mineurs du roi Henri IV. La façade mesure actuellement 200 m de long sur 38 m de haut. Sur la droite, on distingue une tour carrée, il reste deux pans de murs. En haut des murailles, demeurent d'anciens mâchicoulis. L'accès à la ville était protégé par une porte côté château, dont il reste deux tours en mauvais état. Derrière la muraille, deux canons de 1909 sont exposés face à la vallée, l'un deux est annoté en russe et porte le numéro 5085. La façade du château est située sur l'enceinte urbaine. La façade est construite avec beaucoup de soin en maçonnerie de grand appareil taillé. Quatre tours rythment la façade. Au nord, une tour carrée est construite sur une cave sans doute couverte d'un berceau en bois. Au centre, deux tours flanquent l'entrée. Elles ont un plan en U avec éperon en accolade orienté vers le nord. Au sud, se dresse une tour circulaire à éperon en accolade dont la partie basse est engagée dans les maçonneries de l'enceinte. Ces trois tours sont construites sur des caves voûtées d'ogives à pénétration. La façade s'élève sur trois étages éclairés par des baies à meneaux. L'accès aux étages des tours se faisait par des escaliers en vis depuis les caves jusqu'au troisième étage. Chacune des pièces des tours flanquantes possédait une cheminée.
Éléments protégés MH: la façade de l'escalier est et la salle intérieure voûtée sur croisée d'ogive au rez-de-chaussée à l'est: classement par arrêté du 14 septembre 1965. Les façades et toitures du château, les caves et les sols archéologiques : inscription par arrêté du 19 janvier 1994.
château de La Ferté Milon 02460 La Ferté-Milon
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